En marge, avec Dominique Forget

Dominique Forget (photo : Martine Doyon)
Dominique Forget (photo : Martine Doyon)

La FNPMC a le plaisir de présenter « En marge », une série d’entretiens réalisés avec des auteurs primés aux Prix du magazine canadien. Pour amorcer la série, la Fondation s’est entretenue avec la journaliste scientifique Dominique Forget.
Maintes fois récompensée aux Prix du magazine, Mme Forget raflé pas moins de cinq prix: quatre mentions honorables et une médaille d’or. En 2012, elle a récolté trois mentions honorables pour des textes publiés dans autant de magazines. Lors de la plus récente édition des prix, elle s’est encore une fois illustrée, avec l’équipe de Québec Science, en remportant la médaille d’or dans la catégorie Dossiers thématiques : imprimés.
Par Dominique Forget et al (Québec Science), Médaille d’or, 2013, Dossiers thématiques

FNPMC : Québec Science a accumulé les honneurs aux Prix du Magazine canadien au fil des ans. Cette année, votre équipe a remporté la médaille d’or dans la catégorie Dossiers thématiques- imprimés. Que fait la force de Québec Science à votre avis?
Dominique : Québec Science occupe une niche peu exploitée. Il est le seul magazine au Canada qui aborde des sujets de société sous l’angle des sciences.
L’équipe est petite, mais dévouée. Malgré les pressions grandissantes des annonceurs pour publier du contenu payé dans le magazine, Québec Science arrive à préserver farouchement son indépendance et à miser sur des sujets qui comptent.

FNPMC : Quelles retombées un tel prix peut-il avoir sur un magazine comme Québec Science?
Dominique : Recevoir la reconnaissance du milieu est formidable. Elle renforce notre crédibilité auprès de nos lecteurs. Cela nous incite à continuer de produire des reportages de fonds et des dossiers, fouillés et originaux.
Par Dominique Forget (Jobboom), Mention honorable, 2012, Meilleur article court

FNPMC : Vous œuvrez en tant que journaliste pigiste depuis de nombreuses années. La rigueur de votre travail journalistique vous a valu plusieurs prix du Magazine canadien. Quelle incidence ces prix ont-ils eue sur votre carrière?
Dominique : Remporter un prix donne la confiance et la motivation pour persévérer, alors que les médias vivent des temps difficiles. Depuis des années, le climat au sein de la profession est plutôt morose. Avoir une occasion de marquer les bons coups apporte un peu d’oxygène.
Personnellement, les distinctions que j’ai remportées m’ont certainement aidée à me distinguer pour obtenir des bourses de journalisme ou pour être élue au conseil d’administration de la Fédération mondiale des journalistes scientifiques, où je siège présentement.
FNPMC : Parmi vos réalisations, laquelle vous rend la plus fière?
Dominique : Différentes associations de journalistes ou universités m’ont demandé d’agir comme mentor ou de donner des conférences, pour des étudiants ou de jeunes diplômés qui souhaitent faire carrière en journalisme. À mes débuts, plusieurs journalistes d’expérience m’ont conseillée ou aidée à ouvrir des portes et je considère important de rendre la pareille quand je peux le faire.
À notre époque, faire sa place sur le marché du journalisme à la pige est particulièrement ardu. Il faut donner aux plus jeunes le désir de s’accrocher et de faire du journalisme de qualité, pour assurer l’avenir de la profession.
Par Dominique Forget (L’actualité), Médaille d’or, 2011, Journalisme de service : finances et économie

FNPMC : Vous avez collaboré à diverses publications québécoises. En quoi les magazines québécois se distinguent-ils, selon vous, par rapport à d’autres publications internationales?
Dominique : Les magazines québécois pigent à la fois dans le journalisme littéraire américain et le style plus informatif français. Les journalistes ont la liberté et la marge de manœuvre nécessaire pour raconter leurs histoires comme ils l’entendent. Par ailleurs, comme les équipes de rédaction des magazines québécois sont très petites, plusieurs pigistes peuvent proposer leurs idées et collaborer.
FNPMC : Vous êtes membre de notre jury bénévole depuis plusieurs années. Que trouvez-vous enrichissant dans ce rôle? 
Dominique : Être membre du jury me donne l’occasion de lire quelques-uns des meilleurs reportages de l’année. Cela me permet de découvrir de nouveaux journalistes et parfois même de nouveaux magazines canadiens. L’an dernier par exemple, j’ai dévoré les deux reportages de Sharon Adams publiés dans Legion Magazine sur les militaires canadiens souffrant d’un syndrome de stress post-traumatique, et leurs familles. Le style était captivant et le contenu solidement documenté. L’émulation par les pairs est très importante en journalisme, particulièrement lorsqu’on travaille à la pige.
Journaliste indépendante prolifique, Dominique Forget a publié des textes dans de nombreux magazines québécois réputés, dont L’actualité, Jobboom et Québec Science. Elle est aussi l’auteure de deux ouvrages scientifiques. Son premier essai, « Perdre le Nord », lui a valu le prestigieux Prix de journalisme « Science et société » décerné par l’Association canadienne des rédacteurs scientifiques à l’auteur du meilleur livre scientifique canadien dans la catégorie grand public.
À lire
Perdre le nord, Éditions boréales, Névé Éditeur, 2007
Bébés illimités. La procréation assistée et ses petits, Éditions Québec-Amérique, 2012
Récents textes primés signés par Dominique Forget, à lire dans les archives de la Fondation nationale des Prix du magazine canadien :
Sexe. Moteur de l’évolution
Québec Science, Médaille d’or, Dossiers thématiques : imprimés, 2013
La piqûre du travail, par Dominique Forget
Jobboom, Mention honorable, Article court, 2012
La peste blanche est de retour, par Dominique Forget
L’actualité, Mention honorable, Santé et médecine, 2012
Avons-nous un devoir envers eux?, texte de Dominique Forget
ELLE Québec, Mention honorable, Paroles et images, 2012
Les mises en candidature de 2014 Prix du magazine canadien seront acceptées à compter du 1er décembre à magazine-prix.com.

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